so you know it's got
soul !~
A s always Doc Mango assembles image video with the voix of Mister Deleuze in juxtapos(i)ting becomes.
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DELEUZE - SPINOZA transcription : Lucie Fossiez
cours 2 du 09/12/1980 - 1
. Etre fou aussi ça fait partie du pouvoir de l’homme. Au niveau d’un animal, on voit bien le problème. Si vous prenez ce qu’on appelle l’histoire naturelle, elle a sa fondation dans Aristote. Elle définit l’animal par ce que l’animal est. Dans son ambition fondamentale, il s’agit de dire qu’est-ce que l’animal est. Qu’est-ce qu’un vertébré, qu’est-ce qu’un poisson, et l’histoire naturelle d’Aristote est pleine de cette recherche de l’essence. Dans ce qu’on appelle les classifications animales, on définira l’animal avant tout, chaque fois que c’est possible, par son essence, c’est à dire par ce qu’il est. Imaginez ces types qui arrivent et qui procèdent tout à fait autrement : ils s’intéressent à ce que la chose ou ce que l’animal peut. Ils vont faire une espèce de registre des pouvoirs de l’animal. Celui-là peut voler, celui-ci mange de l’herbe, tel autre mange de la viande. Le régime alimentaire, vous sentez qu’il s’agit des modes d’existence. Une chose inanimée aussi, qu’est-ce qu’elle peut, le diamant qu’est-ce qu’il peut ? C’est à dire de quelles épreuves est-il capable ? Qu’est-ce qu’il supporte ? Qu’est-ce qu’il fait ? Un chameau ça peut ne pas boire pendant longtemps. C’est une passion du chameau.
On définit les choses par ce qu’elles peuvent, ça ouvre des expérimentations. C’est toute une exploration des choses, ça n’a rien à voir avec l’essence. Il faut voir les gens comme des petits paquets de pouvoir. Je fais comme une espèce de description de ce que peuvent les gens.
Du point de vue d’une éthique, tous les existants, tous les étants sont rapportés à une échelle quantitative qui est celle de la puissance. Ils ont plus ou moins de puissance.
Cette quantité différenciable, c’est la puissance. Le discours éthique ne cessera pas de nous parler, non pas des essences, il ne croit pas aux essences, il ne nous parle que de la puissance, à savoir les actions et passions dont quelque chose est capable. Non pas ce que la chose est, mais ce qu’elle est capable de supporter et capable de faire. Et s’il n’y a pas d’essence générale, c’est que, à ce niveau de la puissance tout est singulier. On ne sait pas d’avance alors que l’essence nous dit ce qu’est un ensemble de choses. L’éthique ne nous dit rien, ne peut pas savoir. Un poisson ne peut pas ce que le poisson voisin peut. Il y aura donc une différenciation infinie de la quantité de puissance d’après les existants. Les choses reçoivent une distinction quantitative parce qu’elles sont rapportées à l’échelle de la puissance.
Lorsque, bien après Spinoza, Nietzsche lancera le concept de volonté de puissance, je ne dis pas qu’il veuille dire que cela, mais il veut dire, avant tout, cela. Et on ne peut rien comprendre chez Nietzsche si l’on croit que c’est l’opération par laquelle chacun de nous tendrait vers la puissance. La puissance ce n’est pas ce que je veux, par définition, c’est ce que j’ai. J’ai telle ou telle puissance et c’est cela qui me situe dans l’échelle quantitative des êtres. Faire de puissance l’objet de la volonté c’est un contresens, c’est juste le contraire. C’est d’après la puissance que j’ai que je veux ceci ou cela. Volonté de puissance ça veut dire que vous définirez les choses, les hommes, les animaux d’après la puissance effective qu’ils ont. Encore une fois, c’est la question : qu’est-ce que peut un corps ?
C’est très différent de la question morale : qu’est-ce que tu dois en vertu de ton essence, c’est qu’est-ce que tu peux, toi, en vertu de ta puissance. Voilà donc que la puissance constitue l’échelle quantitative des êtres. C’est la quantité de puissance qui distingue un existant d’un autre existant. Spinoza dit très souvent que l’essence c’est la puissance. Comprenez le coup philosophique qu’il est en train de faire. Transcript ends here, but Deleuze continues on .... rougly transcribed here,,, radio deleuze catching the voiCe of
her master's wisdom
One more time, what can you do yourself, in virtue of power.
THat is the formula of Spinoza, essence is power. Power cannot know any other state, power is action.
THat is to say there is no potentiality,for power, power is not potential. There is no power except in the act.
Power is what I can , and what I can and what I can is the ensemble of what I do with what I live and what I do with it. It is the ensemble of what I do with what I have and where I leave from... it is the totality of my reactions real passionas reals in action that constitute my power
So all power is the act
All power is in the act.
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